À l’heure où les casinos et salles de jeux font porte close, les sites de jeux et de paris sportifs en ligne prolifèrent.
Au travers d’une étude menée par Ladbrokes, le journal L’Écho a récemment pointé du doigt les nombreux sites de jeux de hasard illégaux, et donc non règlementés, accessibles à portée de clics en Belgique. Une concurrence déloyale que Gaming1 dénonce avec ténacité depuis de nombreuses années déjà.
Les sites pirates, un danger à portée de clics
Dans un monde en constante évolution, l’avènement du digital a provoqué une véritable transformation dans les habitudes du consommateur. La crise sanitaire que nous traversons actuellement n’a fait que renforcer ce modèle de consommation digitale. Dans ce contexte, l’offre de jeux en ligne s’est considérablement étendue, entrainant également la prolifération de sites illégaux.
Malgré la création d’une liste noire établie par la Commission des jeux de hasard, les joueurs belges restent la proie de quelque 500 opérateurs pirates sur le marché. Des opérateurs illégaux qui ne respectent pas les obligations légales en matière de publicité, de limite de dépôt, d’âge minimum légal ou encore de moyens de paiement. Ces sites constituent un véritable danger pour les joueurs, qui ne bénéficient plus d’aucune mesure de protection et se voient même exposés à des poursuites judiciaires.
Dans la pratique, le blocage de ces sites se révèle être une tâche compliquée. Début 2020, une étude d’huissier avait été réalisée à la demande de Gaming1. Celle-ci avait révélé que la plupart des sites repris sur la liste noire étaient toujours actifs et accessibles sans difficulté aux joueurs belges. Une situation que Gaming1 dénonce à travers des plaintes quotidiennes.
Un combat mené jusqu’à la Chambre belge
Mais pour combattre la sphère illégale, il faut avant tout créer un secteur légal fort et compétitif. C’est dans cet objectif qu’Emmanuel Mewissen, CEO et cofondateur de Gaming1, s’est adressé à la commission de la Justice de la Chambre des représentants le 13 mai 2020. Une occasion précieuse pour le secteur privé de participer au débat national relatif à la loi du 7 mai 1999 sur les jeux de hasard, les paris, les établissements de jeux de hasard et la protection des joueurs. Emmanuel Mewissen a apporté l’expertise du secteur privé pour appeler à une réforme en profondeur et a plaidé pour une collaboration entre tous les acteurs compétents : « Sous l’égide du régulateur, sous les règles du politique et sous l’expertise de l’opérateur, nous devons construire ensemble un système qui protège efficacement les joueurs. Seule une collaboration avec un secteur privé compétitif, le seul à respecter la règlementation belge, permettra de continuer à endiguer la montée de l’illégal. »
La publicité pour canaliser les joueurs dans le circuit légal
Cette commission était également l’occasion d’adresser l’interdiction de publicité pour le secteur privé. La Belgique dispose en effet d’une législation très stricte en matière de promotion de jeux de hasard. Mais celle-ci ne tient pas suffisamment compte de la réalité numérique. Le marché actuel est saturé de sites de jeux illégaux, belges ou étrangers. Ces opérateurs sont omniprésents et bombardent les joueurs de messages publicitaires.
Emmanuel Mewissen explique : « Nous pensons que la publicité pour les jeux de hasard doit être régulée et limitée, mais nous sommes contre une interdiction totale. Nous devons canaliser les joueurs vers le secteur légal, car c’est là que nous pourrons identifier les comportements de jeu problématiques et que nous serons à même de suivre les joueurs et de les aider à combattre une éventuelle addiction.
Si on affaiblit le secteur légal, on encourage le secteur illégal. Notre objectif principal est toujours de protéger les joueurs. Mais nous devons réfléchir à la manière dont nous voulons les protéger. Est-ce qu’interdire totalement la publicité, alors qu’elle est omniprésente pour le secteur illégal, va permettre de protéger le joueur ? Est-ce que nous voulons que les joueurs soient exposés en permanence à des publicités pour des sites de jeux non réglementés sans pouvoir différencier la sphère légale de l’illégale ? Il semble essentiel de maintenir une certaine visibilité du secteur légal, au minimum là où le secteur illégal est présent, via le sponsoring, l’affiliation ou encore la publicité en ligne. »
Chez Gaming1, nous sommes conscients que la promotion des activités de jeux de hasard doit se faire dans une perspective éthique, responsable et réfléchie. Grâce à une convention établie par BAGO, nous nous sommes engagés à fonder intégralement notre publicité et notre marketing sur une politique de jeu responsable en respectant une série d’interdictions et d’obligations pour informer et protéger les joueurs. En 2020, nous avons d’ailleurs transformé l’intégralité de nos temps de publicité en campagnes de jeu responsable sans aucune référence à nos marques de jeux.
Le modèle belge, un exemple à suivre
Aujourd’hui, la Belgique reste un véritable modèle en matière de taux de canalisation des jeux en ligne. En effet, en 2020, le taux de présence des opérateurs légaux était de plus de 80 %, là où il ne se situait qu’à 17 % aux Pays-Bas et à 59 % en Allemagne. Le modèle belge a d’ailleurs servi d’exemple dans de nombreux pays, tels que la Suisse, ou encore dans l’État de New-York.
La Belgique a également été à l’avant-garde avec la création du système EPIS (Excluded Persons Information System), un outil de prévention unique au monde qui centralise toutes les personnes exclues de jeu par la Commission des jeux de hasard belge. Parmi les quelque 360,000 personnes exclues, près de 90 % le sont uniquement à titre préventif. Le contrôle d’identité systématique sur les sites de jeux légaux permet de protéger les joueurs les plus vulnérables. Malheureusement, à ce jour, seul le secteur privé des jeux de hasard utilise cette base de données électronique.
Même si la Belgique est un exemple en matière de protection des joueurs, la concurrence illégale est une lutte de tous les instants et il reste encore du chemin à parcourir. Une protection efficace nécessite un dialogue entre les acteurs compétents : la politique, le régulateur, le secteur privé et les organismes spécialisés dans l’addiction (recherche, santé et milieu associatif). Si la législation ne permet pas de créer un secteur légal fort et compétitif, la canalisation pourrait chuter à 79 % d’ici 2024. Le combat contre les sites illégaux se poursuit donc, avec toujours la protection des joueurs comme objectif premier.